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mercredi 16 avril 2014

Touba, la deuxième ville du Sénégal

Touba est composé de milliers de villages. C’est pourquoi, Touba ne peut plus continuer à être une communauté rurale. Si vous prenez le département de MBacké, le chef-lieu de département qui se trouve être MBacké est dans le territoire physique de Touba. Vous voyez que Mbacké, qui est une commune, se trouve dans Touba. Alors que Mbacké ne correspond même pas à un quartier de la ville sainte. Je pense que, physiquement, Touba ne doit plus être une communauté rurale. Démographiquement, Touba, qui est la deuxième ville du Sénégal, ne doit plus être une communauté rurale. La ville de Touba a été fondée en 1888 par Serigne Touba (Khadimou Rassoul) qui a été mis en exil dans ce qui était auparavant une forêt ; avec ses disciples, il a construit cette ville. La ville de Touba est de nos jours l'une des plus grandes villes du Sénégal, de par sa démographie, son activité économique surtout tertiaire. Quand expansion démographique rime avec croissance économique: L’explosion démographique de Touba s’est amorcée depuis les années 70 et continue de nos jours à interpeller les démographes et les sociologues. Ce boom démographique s’explique par trois paramètres : Le dépeuplement de certains villages situés autour de Touba et même d’ailleurs au profit de ce dernier pour des raisons d’ordre économique. CE phénomène, s’ajoute le retour à la terre sainte de migrants mourides qui, dans les années 60 et 70, sont partis massivement vers Dakar et d’autres villes pour y exercer le commerce. Ce mouvement s’est même étendu sur le plan international dans les années 80 qui a vu l’émigration massive des mourides vers les pays d’Afrique et d’Europe (France, Italie, Espagne…). Contrairement à l’immigration asiatique vers l’Europe ou celle des européennes vers l’Amérique, l’immigration sénégalaise, plus particulièrement mouride, aspire à revenir vers son pays d’origine et aujourd’hui, pour la plupart, vers Touba. Ce retour se fait, dans un premier temps, par la construction dune maison à Touba, l’implantation de la famille et la mise en place d’une activité économique qui, pour l’instant, est essentiellement commerciale. Quel que soit le jugement sur le caractère productif, rentable ou non de ces investissements, il y a lieu de constater une croissance importante des besoins sur tous les plans : croissance des besoins dans le domaine du matériel de production et des besoins en alimentation, en téléphonie, en électricité, en eau. Certaines entreprises ont très vite senti l’intérêt qu’il faut porter sur cette vitalité économique et ont commencé à trouver des réponses aux besoins économiques des populations. Selon l’Agence Nationale de la Statistique, le recensement de 2004 indiquait que le département de Mbacké, rattaché à Touba, avait une population de 629 330 habitants ; une situation qui, de facto, propulse Touba au rang de 2e ville du Sénégal, tant sur le plan démographique qu’économique. Jamais les zones urbaines n'ont suscité autant d'intérêts contradictoires et d'inquiétudes que ces dernières années. Les centres-villes sont aujourd'hui coincés entre la tentation de la fuite en avant "faire comme si de rien n'était" et la nécessité de garantir l'avenir en répondant au double défi: développer un espace de vie, pour y maintenir et attirer des habitants, et assurer un développement économique durable. Lieu de rencontre des malades et médecins, terreau du développement de la sante, l'hôpital de Djanatou Mahwa est le porte-drapeau du développement et de la bonne santé d'un bassin de vie. Elle constitue un indicateur de qualité pour les malades et visiteurs étrangers et un repère d'identification médicale pour la population locale. Le rayonnement d'un centre-ville n'a d'égal que sa fragilité et sa complexité. C'est un espace de vie multifonctionnel, multiculturel où les risques de conflits entre acteurs et utilisateurs sont nombreux. Et si l'Etat du Sénégal prendra en charge les médecins de l'hôpital il n'y aura plus de problème sanitaire ou salaire. Ce lieu de vie implique un mode de gestion spécifique basé sur un partenariat public-privé doté d'une vision globale et cohérente: la gestion de l'hôpital Djanatou Mahwa Le développement d’un hôpital ou d'un centre de recherche dynamique implique de mener des actions. Le succès de la gestion de l'hôpital repose sur la pérennité et la cohérence de l'action. Ce type de management doit donc disposer de moyens efficaces et structurels. L'expérience nous prouve qu'il est souvent plus facile de convaincre de réaliser de grands projets de rénovation urbaine impliquant des budgets considérables que de trouver des moyens, nettement plus modestes, pour assurer un entretien quotidien efficace d’un hôpital. L'hôpital est le centre de recherche scientifique le plus utile dans une ville. Elle mérite donc une attention particulière. Des équipes d'intervention rapide en partenariat public-privé peuvent renforcer le travail effectué par l'autorité publique et garantir la qualité de l'espace public. Les propriétaires doivent veiller à entretenir leur bâtiment. L'investissement privé doit être encouragé et soumis à des règles claires en termes d'urbanisme. Des incitants financiers peuvent ainsi être mis en place; un accompagnement à la rénovation des centres de recherches scientifique et médicale peuvent être proposé.

samedi 29 mars 2014

La biographie de Cheikh Ahmadou Bamba ( Serigne Touba )


Dans l’introduction de la plupart de ses ouvrages, Cheikh Ahmadou Bamba se presente ainsi: «  Ahmad fils de Mouhammad fils de ’Habiballah », « Ahmad, descendant de Habiballah de la Famille MBACKE… » ou encore « MOuhammad fils de son Maître spirituel Mouhammad… ». Cheikh Ahmadou Bamba, aussi appelé Khadimou Rassoul ce qui signifie en arabe « serviteur du prophète Mahomet » nous parvint par la grâce de DIEU au mois de Muharram 1270 dans le calendrier islamique (Hégire) soit l’an 1855(dans le calendrier (grégorien) à MBacke (anciennement Mbacké-Baol).
Son père, Muhammad MBACKE, plus connu sous le nom de Maam Moor Anta Saly MBACKE était un éminent jurisconsulte, un érudit qui enseignait le Coran et les Sciences religieuses. Sa mère, Sokhna Mariama BOUSSO, plus familièrement Maam Jaara BOUSSO était un symbole vivant de la piété et de la soumission. Elle était pétrie de hautes qualités morales qui lui valurent le surnom de « Jaratullah » (Voisine de DIEU).
A l'école coranique, Cheikh Ahmadou Bamba fit preuve d'une grande soif de connaissances. Son père l'avait confié à Serigne MBacké NDoumbé puis à Mouhammadou Bousso, auprès desquels il put apprendre l'ensemble du Coran et certaines sciences religieuses (théologie, mystique, 
jurisprudence etc.…) en un temps record. Jusqu'à 1300 après l'Hégire (1882 Grégorien), Cheikh Ahmadou Bamba s'occupait de l'enseignement auprès de son père et a écrit de nombreux ouvrages dans le domaine de la Jurisprudence, la Théologie, le Perfectionnement Spirituel.Le Cheikh été un hommes de haute culture et d’une orthodoxie stricte dans l’assimilation des valeurs culturelles islamiques, ils firent du village de Mbacké un centre académique et une capitale spirituelle. Le véritable point de départ de son hagiographie est marqué par le rappel à DIEU de son père en 1301 ( l'Hegire ) (1883 Grégorien), Cheikh Ahmadou Bamba put révéler en totalité sa personnalité mystique et se livrer davantage à la vie ascétique et désintéressée entièrement axée sur l'imitation du Prophète (Paix et Salut sur lui). Son détachement du pouvoir temporel des princes fut beaucoup critiqué par ceux qui espéraient qu'il continuerait dans le sillage de son père en tant que conseiller et magistrat du roi Lat Dior mais il resta ferme dans son choix disant: Ils m'ont conseillé: Va t'agenouiller devant les détenteurs du Pouvoir et tu obtiendras des récompenses qui t'enrichiront pour toute la vie. J'ai répondu:  Je compte sur mon Seigneur, je me contente de Lui, je ne désire rien d'autre que le savoir et la religion. Je n'espère qu'en mon Roi, je ne crains que Lui  qu'Il est Auguste qui peut m'enrichir et me sauver. Comment pourrais-je confier mes affaires à des gens qui sont aussi incapables de s'occuper des leurs que des crève-la-fin? Ou bien comment l'amour des vanités de ce monde m'oblige-t-il à fréquenter des êtres dont la mesure est le parterre fleuri des démons?'  Si j'éprouve du chagrin ou bien si j'ai une requête à présenter, c'est au maître du Trône que j'adresse mes prières. Il est l'aide que rien ne réduit à l'impuissance et c'est lui qui fait ce qu'il veut de la manière qui lui plaise. S'il veut brusquer une affaire, celle-ci est vite faite et s'il veut en retarder l'échéance, elle ne sera accomplie qu'après le délai marqué. Ô toi qui blâmes, ne vas pas trop loin! Cesse de me blâmer! Car mon abandon des futilités de cette vie ne m'attriste point. Si mon seul défaut est la renonciation aux vanités des princes, c'est là un précieux vice qui ne me déshonore point. (Qâlû liya arkân). Cet événement marqua son passage de la qualité de maître d'école à celui de guide spirituel. et c'est ainsi qu'en 1883, il fonda la Mouridiyya (mouridisme) ou Voie de l'imitation du Prophète (Paix et Salut sur Lui). Cheikh Ahmadou Bamba exerça une influence grandissante qui ne laissa indifférents ni ses contemporains, ni l’Administration coloniale. Les souverains locaux, les dignitaires religieux, tous parlaient de lui. Les disciples affluaient de partout. Il émigra à Mbacke Bawol, puis à Darou Salam en 1884 avant de fonder TOUBA qui deviendra le sanctuaire du mouridisme en 1888. Sept ans après, et au terme d’un contrat qu’il signa avec le Prophète Mouhammad (PSL), il quitta TOUBA pour s’installer à Mbacke Bari au Jolof. C’est là où le 10 Août 1895, qu'il fut arrêté par les autorités coloniales, qui l'enferment dans la prison de Saint-Louis et exilé peu après au Mayombe (Gabon). A ce propos, il nous paraît intéressant de noter que, pendant que l’Administration coloniale était satisfaite d’éloigner un « récalcitrant », Cheikh Ahmadou Bamba, lui rendait grâce à son SEIGNEUR de lui avoir permis d’assumer les épreuves qui allaient lui faire acquérir tout ce qui constituait l’objet de sa quête. Serigne Saliou MBACKE, 5ème Khalife Général des Mourides nous apprend que c’est au jour du départ du CHEIKH en exil que DIEU lui accorda tout ce à quoi il aspirait. C’est le 18ème jour du Mois lunaire de SAFAR, en l’an 1313 de l’Hégire. C’est ce jour là que l’on commémore par le Grand Magal de TOUBA. Après un peu plus de 7 ans et 9 mois dans un milieu biogéographique particulièrement hostile, le Cheikh fut ramené au Sénégal, auréolé de gloire et plus populaire que jamais. C’était en Novembre 1902.Un an plus tard, ce sera de nouveau les épreuves avec un éloignement en Mauritanie, puis une assignation à résidence à Céyén (Jolof) et finalement la résidence obligatoire à Diourbel. Après 1910, les autorités françaises réalisent que Serigne Touba ne désire pas la guerre. Dès lors, puisque la doctrine de Serigne Touba les sert, elles décident de collaborer avec lui. Bamba refusa la Légion d'honneur. Son mouvement prit de l'ampleur en 1926 quand la construction de la Grande Mosquée de Touba Le rappel à DIEU survint en 1927, après un séjour terrestre de 72 années exclusivement réservées à l’adoration de DIEU et au service de son Envoyé(PSL).


Son fils et biographe, Cheikh Bachirou MBacké le décrit ainsi, dans "Les Bienfaits de l’éternel":"Il savait supporter avec patience maintes douleurs, braver les plus graves périls avec calme et douceur, sans laisser apparaître le moindre signe de peine ou de chagrin.Il ne se laissait aller à la colère que pour plaire à Dieu.Il supportait l'effort. Il ignorait la fatigue. Il ne se reposait qu'après la victoire, le triomphe.C'était un plaisir pour lui que de travailler continuellement en se donnant à sa tâche corps et âme.Il faisait preuve de générosité et de bonté dans le bonheur, de patience et de fermeté dans le malheur.Il affrontait les obstacles sans se soucier de personne. Dans tous les cas, il suivait strictement ce qu'approuve et exige la loi islamique, la voie tracée et agréée par Dieu le Très-Haut à Muhammad (Paix et Salut sur Lui), le meilleur d'entre les serviteurs"Autant de qualités connues du Prophète Mouhammad (PSL).Cheikh Ahmadou Bamba était de petite taille et s'habillait de manière simple. Il ne se retournait jamais sur son chemin et ne riait jamais aux éclats. D'une remarquable sobriété, Cheikh Ahmadou Bamba ne prenait qu'une petite quantité de nourriture; par contre il aimait beaucoup se servir du thé, et surtout de café et ne faisait usage que du sucre en pain appelé telsi. Après les heures de prières, il aimait souvent faire des promenades solitaires à travers les allées tracées entre les palissades de tôles, se livrant à la méditation. Cheikh Ahmadou Bamba employait tout son temps entre la prière, la lecture et l'enseignement qu'il dispensait à ses nombreux disciples en plein air. Il avait l'habitude de se servir du sol sablonneux en guise de tableau sur lequel il dessinait avec son doigt des petits schémas destinés à soutenir ses démonstrations et à aider la mémoire de ses auditeurs.