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samedi 29 mars 2014

la biographie de Sokhna Mariama Bousso


Sokhna Mariama Bousso, plus connue sous l’appellation de Mame Diarra, ou  Diaratou Lah,  est née en 1833 à Golléré, une localité du nord-est du Sénégal aujourd'hui rattachée au département de Podor. Issue d’une lignée chérifienne, son père Serigne Mouhamadou Bousso appelé également Serigne Mabousso. Ce dernier était l’un des plus grands érudits de son époque. C’est lui que le roi Maba Diakhou Ba avait choisi comme ( Mufti ) parmi ses pairs lorsque toutes les grandes figures musulmanes du pays s’étaient retrouvées au Saloum avec le roi Maba pour sa guerre sainte. Il réunissait la pureté morale, l'honnêteté, le courage et la célébrité.
Et sa mère Sokhna Asta Walo Mbacke, descendante de Mame Mahram Mbacke. Mame Asta Walo était une femme aux grandes connaissances islamiques. Elle dirigeait un école pour l’enseignement coranique et des sciences religieuses à Naawél.
Sokhna Mariama fut donc éduquée dans cet environnement par cette famille marquée par la piété, le savoir islamique et l’adoration divine. Sous la direction de sa mère elle maîtrisera parfaitement le Livre Saint et les sciences religieuses très tôt.
Sa Foi inébranlable en Dieu, sa Pitié légendaire fécondée par une connaissance incommensurable des sciences religieuses, ses intenses activités pieuses auxquelles elle s'adonnait régulièrement ne restreignaient en rien son devoir de femme dans l'accomplissement des travaux domestiques en tant que serviteur en quête de l'agrément de son Seigneur. À cet égard, il convient de rappeler : dans l’Islam, il est de tradition qu’au moment de rejoindre le domicile conjugal, une jeune mariée se voit prodiguer des conseils et recommandations de bonne conduite méritoire afin de réussir sa vie de ménage, et surtout de bénéficier les faveurs de Dieu par le médium du service rendu à l’époux qu’elle va retrouver. Ainsi donc, lorsque vint son tour de regagner le domicile de Serigne Mor Anta Sally Mbacké (son époux), elle écouta poliment et patiemment tous ces discours qu’elle considérait minimes par rapport à son engagement et à sa conviction. Alors, cherchant, à son habitude, l’inspiration divine dans les Saintes Ecritures, elle ouvrit son Coran qu’elle avait toujours à portée de main. Elle tomba net sur le verset attestant que Mouhamed (PSL) est le dernier des Envoyés. L’acte noble qu’elle posa ce jour là fut déterminant voire historique. En effet, devant l’assistance, elle affirma ces paroles que l’hagiographie mouride marqua en lettres d’or dans ses annales. Je le cite : (N’eût été cette parole divine qui mettait fin à la liste des Envoyés, j’aurais compté, sans nul doute, l’un d’entre eux parmi ma progéniture)
Sokhna Diarra détenait par-dessus tout une Force Spirituelle rare chez une femme, Force qui lui permit de constater très tôt et de taire les miracles qui se manifestaient en la personne de son fils Cheikh Ahmadou Bamba (le Serviteur Eternel de l’Elu de Dieu). C’est pourquoi Serigne Moussa Kâ (éminent poète mouride en langue wolof et contemporain de Serigne Touba) voyait en elle l’exemple de la femme modèle. Bref, un modèle de vertus ! Certes, son existence sur terre fut brève (33 ans) mais, son œuvre demeure immense et constitue un trésor inépuisable pour la communauté musulmane. Bref, à l'humanité tout court ! Elle est le symbole de la piété et une référence pour tout aspirant désirant mettre son pied sur la voie tracée par le Coran et la Sounah Prophétique dans ce monde marquée par une kyrielle d’idéologies qui pulvérisent les valeurs morales, culturelles et spirituelles.
Elle disparut en 1866 à Porokhane et y fut enterrée. A cet effet, il convient de rappeler : contrairement à tous les autres Magal commémorant un événement relatif à la vie de la communauté, celui de Porokhane ne correspond à aucune circonstance. Il n’a pour but que de rendre hommage à la Sainte Mère du Maître Vénéré Serigne Touba Khadimou Rassoul. Ainsi, quand tous les autres Magal ont lieu à une date fixe de l’année, déterminée en fonction du calendrier lunaire, celui de Porokhane peut avoir lieu à n’importe quel moment de l’année. La détermination de la date à laquelle il se tient est du ressort de la famille de Serigne Mouhamadou Bassirou Mbacké, assurément avec l’aval du khalife général des Mourides.